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Conseils & conférences -> Savoir-faire & éditorial

03/2025 HOXHA TIRARANA_série éditoriale pour Temple 13_photographie Marianne Marić, stylisme Mathieu BuardSavoir-faire & éditorialTEMPLE_13_BOTANICS

HOXHA TIRARANA

photographie Marianne Marić, stylisme Mathieu Buard, designers Victor Clavely, Raphaël Michel Everdeen, Mia Gosset & Marius Perraud.

 

 

@mariannemaricstudio

@mathieu_buard

@victorclavelly

@raphaël_everdeen

@miagosset

@marius_perraud

01/2025 CARRÉS D'AUBUSSON — collection 02Savoir-faire & éditorialCité internationale de la Tapisserie_Aubusson

carrés d'aubusson — collection 02

MAUDE MARIS,

PABLO TOMEK,

SYLVIE SELLIG

& SOPHIE VARIN 

 

La collection Carrés d’Aubusson a l’ambition de produire en tapisserie d’Aubusson, une série d’œuvres contemporaines d’une surface approchant les 3,5 m2. Chaque objet produit, par sa valeur patrimoniale et tout autant contemporaine, fait figure d’œuvre tableau, carré, écran, fenêtre picturale à échelle domestique.

La pertinence d’un format plus petit de tapisserie tient à la valeur de proximité et quotidienne que ces œuvres produites pourraient prendre dans l’intérieur du collectionneur / propriétaire et de la mobilité inhérente à la taille de cette œuvre au sein de l’habitat. En des termes plus concis, une œuvre de taille raisonnable est plus facile à intégrer dans un intérieur domestique, ce qui fait rediscuter la monumentalité attachée à la tapisserie patrimoniale.

Cette possible valeur décorative renoue avec l’usage de la tapisserie. En proposant une sélection d’artistes contemporains, dont la traduction du langage plastique interroge avec pertinence l’écriture du point de tapisserie, du textile en général et des qualités intrinsèques d’une image, on crée autour de cette spécificité une collection emblématique, une série domestique de tapisseries d’Aubusson.

La collection Carrés d’Aubusson concerne des tapisseries de petites dimensions (1,84m x 1,84m) destinées à l’intérieur intime et produites en lien étroit avec des galeries d’art contemporain.

Mathieu Buard en assure la direction artistique. Les artistes sélectionnés ont vocation à proposer des œuvres pleinement pensées « tapisserie » (points, matières, couleurs) et renouvelant la place de ce médium sur le marché de l’art.

Cette collection a pour vocation d’être en lien avec les galeries d’art internationales, et d’être au centre des actions menées dans l’objectif de repositionner la tapisserie d’Aubusson auprès des acteurs du marché de l’art.

La seconde collection est soutenue par la Fondation Bettencourt Schueller, dans le cadre de l’attribution du Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main® – Parcours 2018 à la Cité internationale de la tapisserie et son Directeur.

À propos des Carrés d’Aubusson,

une collection d’identités textiles contemporaines

Le fonds contemporain de la Cité de la tapisserie d’Aubusson accueille désormais une collection spécifique, les Carrés d’Aubusson, qui invite des artistes contemporains reconnus à développer une tapisserie de format carré relative aux échelles domestiques d’un mètre quatre-vingt quatre de côté, soit d’environ 3,40 mètre carré. Le fonds contemporain prolonge et redéploye par cette collection de Carrés et les écritures textiles actualisées qu’ils portent tous, les savoir-faire du point d’Aubusson reconnu comme patrimoine immatériel universel de l’UNESCO.

Le propos de la collection interroge de frontalement la tapisserie, ses représentations comme ses techniques. Il s’agit de proposer une vision actuelle de la tapisserie, à l’instar de la céramique, comme segment vivant de l’art contemporain ; œuvre à part entière pour les artistes autant que médium de création depuis ce patrimoine et savoir-faire. Il s’agit aussi de développer une vision prise dans le champ élargi et actuel d’une intégration pleine et complète des arts décoratifs, c’est-à-dire jouxtant les porosités d’une pratique qui étend son langage plastique à une pluralité de formes et formats, de médium en médium, dans une multitude de manière de se représenter ; enfin de montrer la matière textile comme le potentiel puissant d’un dépassement des savoir-faire vers un devenir art.

La relation de l’œuvre tissée par l’artisan et de l’artiste qui produit le carton ou disons l’image source, est l’un des particularismes de la tapisserie, et cela pose des questions très actuelles de la signature comme de l’affirmation d’une réalisation, ou collaboration étroite, co-édition intime même entre une écriture artistique et une identité textile ; l’objet premier de cette collection de Carrés d’Aubusson tient de cet échange et de cette recherche d’une surface tissée prospective et cohérente avec les modalités de représentations ou figurations que suppose une traduction sinon une transcription d’une modèle de réalité à un autre. L’ambition se situe dans le recherche par le fil, la matière, le tissage, mais aussi dans l’œuvre choisie de trouver les territoires limites, les interstices et les bords qui permettent de faire de la tapisserie un laboratoire et un lieu d’expression contemporain.

La tapisserie porte des enjeux très immédiats de codification, de transit d’un médium dans un autre et de la poursuite d’une figuralité, re-présentation dont l’écart de matérialité est constitutif, assumé même. Il s’agit de trouver la justesse dans la matière textile d’une équivalence ou d’une correspondance quasi analogique à l’œuvre de départ, dite source.

La somme des quatre seconds Carrés interrogent cette identité textile trouvée pour chacune des œuvres interprétées. Mais, à la différence du carton traditionnel qui prépare la transcription ou passage de l’œuvre source à l’œuvre tissée, les quatre œuvres des artistes invités proposent une interprétation plus complexe, où le carton n’est pas le guide stable et définitif, mais une question textile adressée au lissier. Ainsi, chez Maude Maris, l’œuvre source est ///, avec un armure particulière, un jeu de taches colorées intranscriptibles in extenso, et un format qui suppose un agrandissement donc l’interprétation des détails et de leurs échelles. De la même manière, les plans picturaux aux écritures si différentes de l’œuvre de Raúl Illarramendi demandent des traductions et des identités textiles toutes renouvelées sinon contradictoires au regard des traces et gestes abstraits qu’il peint. L’enjeu de lumière, aussi, vient complexifier la simple traduction d’un état de texture en un point tissé. Encore, l’aspect changeant et atmosphérique de l’œuvre de Jean-Baptiste Bernadet dépasse de loin ce qu’un lissier a comme marge d’interprétation, ici totalement libre, de trouver avec un nombre de couleurs de fils très limité, une surface atmosphérique et changeante. Enfin avec l’image numérique qu’Amélie Bertrand propose, et où la colorimétrie est un étalonnage digital de l’écran, un colorama dont le référentiel est l’écran : c’est-à-dire une image lumière « rétro éclairée ». Les gradians qui constituent les dégradés de l’image viennent augmenter la difficulté des passages analogiques avec les fils, les techniques de battage que la tapisserie suppose.

L’un des premiers enjeux de l’exposition est donc de présenter la vitalité de ces identités textiles, des inventions et trouvailles faites dans le champ de l’art tissé.

Un autre enjeu, complémentaire, est de montrer la transcription même, traduction ou interprétation de l’œuvre source dans et par le geste de l’artisan lissier.

Encore, il s’agit de montrer la labilité ou plasticité des écritures des quatre artistes invités, qui jouent et prennent le risque de voir leur esthétique singulière déplacée par cette traduction et de voir ainsi comme une langage artistique transite d’un médium à l’autre. Chaque Carré d’artiste est une possible ré-édition de 8 exemplaires, l’idée du multiple ou de la série, rejoint proprement le champ du marché et des éditions d’art, avec la particularité d’une grande variabilité des tissages, explicitement liée au fait main et à sa non reproductibilité technique.

Les quatre seconds Carrés textiles sont en cours de tissage. Le projet de cette exposition de tapisseries vient donc s’inscrire dans l’actualité d’artistes contemporains et de leurs œuvres liées aux marchés et institutions artistiques qui les portent. Ainsi Pablo Tomek chez Christophe Gaillard, Sylvie Selig chez Mor Charpentier, Sophie Varin chez Sultana, et Maude Maris chez , ont conçu une tapisserie en étroite collaboration avec les artisans établis dans la zone d’influence patrimoniale d’Aubusson. Chaque Carré d’artiste édité rentre de fait dans le répertoire d’œuvres de l’artiste

Aussi, dans un écho direct à la tradition des arts décoratifs et des salons d’ensembliers, il s’agit de montrer des espaces complets ou complétés de différentes œuvres des artistes où cohabiteront différents médiums : tapisserie, peinture, sculpture, céramique, objets ou éléments décoratifs qui inscrivent la tapisserie dans le champ de collections domestiques et intimes et qui pense ou déploie un art de vivre total.

Enfin, il est envisagé de présenter en même temps que l’œuvre tissée, des œuvres choisies des artistes qui accomplissent ce lien entre l’art contemporaine et les arts décoratifs.

Mathieu Buard.

10/2021 FORESTA_ALICEGAVINSERVICEStmSavoir-faire & éditorialBNM (LA)HORDE_Marseille

FORESTA

Photography HARLEY WEIR

Styling LÆTITIA GIMENEZ

FEATURING THE DANCERS

FROM BALLET NATIONAL

DE MARSEILLE

DIRECTION (LA)HORDE

Pour cette série photographique, à Marseille, sur le site de Foresta, sous la direction artistique d'Alice Gavin, et avec le fonds des costumes du BNM,

PROPS et logistique sont développés avec les étudiants de Master DSAA 1 Mode image, média, éditorial de l'École Duperré,

sous la forme d'un workshop, dont j'assure la coordination avec Alice Gavin.

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01/2018 CARRÉS D'AUBUSSON — collection 01Savoir-faire & éditorialCité internationale de la Tapisserie_Aubusson

CARRÉS D'AUBUSSON — collection 01

RAÚL ILLARRAMENDI_JEAN BAPTISTE BERNADET_ROMAIN BERNINI_AMÉLIE BERTRAND

La collection Carrés d’Aubusson a l’ambition de produire en tapisserie d’Aubusson, une série d’œuvres contemporaines d’une surface approchant les 3,5 m2. Chaque objet produit, par sa valeur patrimoniale et tout autant contemporaine, fait figure d’œuvre tableau, carré, écran, fenêtre picturale à échelle domestique.

La pertinence d’un format plus petit de tapisserie tient à la valeur de proximité et quotidienne que ces œuvres produites pourraient prendre dans l’intérieur du collectionneur / propriétaire et de la mobilité inhérente à la taille de cette œuvre au sein de l’habitat. En des termes plus concis, une œuvre de taille raisonnable est plus facile à intégrer dans un intérieur domestique, ce qui fait rediscuter la monumentalité attachée à la tapisserie patrimoniale.

Cette possible valeur décorative renoue avec l’usage de la tapisserie. En proposant une sélection d’artistes contemporains, dont la traduction du langage plastique interroge avec pertinence l’écriture du point de tapisserie, du textile en général et des qualités intrinsèques d’une image, on crée autour de cette spécificité une collection emblématique, une série domestique de tapisseries d’Aubusson.

La collection Carrés d’Aubusson concerne des tapisseries de petites dimensions (1,84m x 1,84m) destinées à l’intérieur intime et produites en lien étroit avec des galeries d’art contemporain.

Mathieu Buard en assure la direction artistique. Les artistes sélectionnés ont vocation à proposer des œuvres pleinement pensées « tapisserie » (points, matières, couleurs) et renouvelant la place de ce médium sur le marché de l’art.

Cette collection a pour vocation d’être en lien avec les galeries d’art internationales, et d’être au centre des actions menées dans l’objectif de repositionner la tapisserie d’Aubusson auprès des acteurs du marché de l’art.

La collection est soutenue par la Fondation Bettencourt Schueller, dans le cadre de l’attribution du Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main® – Parcours 2018 à la Cité internationale de la tapisserie et son Directeur.

 

 

À propos des Carrés d’Aubusson,

une collection d’identités textiles contemporaines

Le fonds contemporain de la Cité de la tapisserie d’Aubusson accueille désormais une collection spécifique, les Carrés d’Aubusson, qui invite des artistes contemporains reconnus à développer une tapisserie de format carré relative aux échelles domestiques d’un mètre quatre-vingt quatre de côté, soit d’environ 3,40 mètre carré. Le fonds contemporain prolonge et redéploye par cette collection de Carrés et les écritures textiles actualisées qu’ils portent tous, les savoir-faire du point d’Aubusson reconnu comme patrimoine immatériel universel de l’UNESCO.

Le propos de la collection interroge de frontalement la tapisserie, ses représentations comme ses techniques. Il s’agit de proposer une vision actuelle de la tapisserie, à l’instar de la céramique, comme segment vivant de l’art contemporain ; œuvre à part entière pour les artistes autant que médium de création depuis ce patrimoine et savoir-faire. Il s’agit aussi de développer une vision prise dans le champ élargi et actuel d’une intégration pleine et complète des arts décoratifs, c’est-à-dire jouxtant les porosités d’une pratique qui étend son langage plastique à une pluralité de formes et formats, de médium en médium, dans une multitude de manière de se représenter ; enfin de montrer la matière textile comme le potentiel puissant d’un dépassement des savoir-faire vers un devenir art.

La relation de l’œuvre tissée par l’artisan et de l’artiste qui produit le carton ou disons l’image source, est l’un des particularismes de la tapisserie, et cela pose des questions très actuelles de la signature comme de l’affirmation d’une réalisation, ou collaboration étroite, co-édition intime même entre une écriture artistique et une identité textile ; l’objet premier de cette collection de Carrés d’Aubusson tient de cet échange et de cette recherche d’une surface tissée prospective et cohérente avec les modalités de représentations ou figurations que suppose une traduction sinon une transcription d’une modèle de réalité à un autre. L’ambition se situe dans le recherche par le fil, la matière, le tissage, mais aussi dans l’œuvre choisie de trouver les territoires limites, les interstices et les bords qui permettent de faire de la tapisserie un laboratoire et un lieu d’expression contemporain.

La tapisserie porte des enjeux très immédiats de codification, de transit d’un médium dans un autre et de la poursuite d’une figuralité, re-présentation dont l’écart de matérialité est constitutif, assumé même. Il s’agit de trouver la justesse dans la matière textile d’une équivalence ou d’une correspondance quasi analogique à l’œuvre de départ, dite source.

La somme des quatre premiers Carrés interrogent cette identité textile trouvée pour chacune des œuvres interprétées. Mais, à la différence du carton traditionnel qui prépare la transcription ou passage de l’œuvre source à l’œuvre tissée, les quatre œuvres des artistes invités proposent une interprétation plus complexe, où le carton n’est pas le guide stable et définitif, mais une question textile adressée au lissier. Ainsi, chez Romain Bernini, l’œuvre source est déjà une surface textile, avec un armure particulière, un jeu de taches colorées intranscriptibles in extenso, et un format qui suppose un agrandissement donc l’interprétation des détails et de leurs échelles. De la même manière, les plans picturaux aux écritures si différentes de l’œuvre de Raúl Illarramendi demandent des traductions et des identités textiles toutes renouvelées sinon contradictoires au regard des traces et gestes abstraits qu’il peint. L’enjeu de lumière, aussi, vient complexifier la simple traduction d’un état de texture en un point tissé. Encore, l’aspect changeant et atmosphérique de l’œuvre de Jean-Baptiste Bernadet dépasse de loin ce qu’un lissier a comme marge d’interprétation, ici totalement libre, de trouver avec un nombre de couleurs de fils très limité, une surface atmosphérique et changeante. Enfin avec l’image numérique qu’Amélie Bertrand propose, et où la colorimétrie est un étalonnage digital de l’écran, un colorama dont le référentiel est l’écran : c’est-à-dire une image lumière « rétro éclairée ». Les gradians qui constituent les dégradés de l’image viennent augmenter la difficulté des passages analogiques avec les fils, les techniques de battage que la tapisserie suppose.

L’un des premiers enjeux de l’exposition est donc de présenter la vitalité de ces identités textiles, des inventions et trouvailles faites dans le champ de l’art tissé.

Un autre enjeu, complémentaire, est de montrer la transcription même, traduction ou interprétation de l’œuvre source dans et par le geste de l’artisan lissier.

Encore, il s’agit de montrer la labilité ou plasticité des écritures des quatre artistes invités, qui jouent et prennent le risque de voir leur esthétique singulière déplacée par cette traduction et de voir ainsi comme une langage artistique transite d’un médium à l’autre. Chaque Carré d’artiste est une possible ré-édition de 8 exemplaires, l’idée du multiple ou de la série, rejoint proprement le champ du marché et des éditions d’art, avec la particularité d’une grande variabilité des tissages, explicitement liée au fait main et à sa non reproductibilité technique.

Les quatre premiers Carrés textiles sont désormais tissés et n’appellent qu’à être présentés. Le projet de cette exposition de tapisseries vient donc s’inscrire dans l’actualité d’artistes contemporains et de leurs œuvres liées aux marchés et institutions artistiques qui les portent. Ainsi Raúl Illarramendi chez Karsten Greve, Jean-Baptiste Bernadet chez Almine Rech, Romain Bernini chez Suzanne Tarasiève, et Amélie Bertrand chez Sémiose, ont conçu une tapisserie en étroite collaboration avec les artisans établis dans la zone d’influence patrimoniale d’Aubusson. Chaque Carré d’artiste édité rentre de fait dans le répertoire d’œuvres de l’artiste

Aussi, dans un écho direct à la tradition des arts décoratifs et des salons d’ensembliers, il s’agit de montrer des espaces complets ou complétés de différentes œuvres des artistes où cohabiteront différents médiums : tapisserie, peinture, sculpture, céramique, objets ou éléments décoratifs qui inscrivent la tapisserie dans le champ de collections domestiques et intimes et qui pense ou déploie un art de vivre total.

Enfin, il est envisagé de présenter en même temps que l’œuvre tissée, des œuvres choisies des artistes qui accomplissent ce lien entre l’art contemporaine et les arts décoratifs.

Mathieu Buard.

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05/2014 CONVERSATION PIECES_À PROPOS DE MATHIEU BUARD_ENTRETIEN AVEC KARIN SCHLAGETERSavoir-faire & éditorial

Conversation_piece 2

Entretien de Mathieu Buard mené par Karin Schalgeter

 

Extraits :

Bonjour Mathieu, en principe j’aurais du m’entretenir avec Gallien

Déjean ainsi que le souhaitait Shuhô, la précédente personne que

j’ai interviewée. Gallien n’étant pas disponible, il m’a recommandé

de me tourner vers toi…

En quelques mots, Mathieu Buard, en tant que professeur d’arts

appliqués et commissaire d’exposition indépendant, tu fais des væt-

vient réguliers entre les métiers d’art et l’art contemporain.

Oui, ou plus précisément entre la mode, le design et l art contemporain. Pour moi, cen'est pas dissocié, c'est une forme globale. Les postures du décorateur ou de l'ensemblier par exemple m'intéressent beaucoup. Quand un collectionneur a des œuvres d'art et des œuvres de design chez lui, tout ça n'est pas mis sur le même plan, mais tout ça est mitoyen, tout ça se côtoie allègrement. Dans le fond, je suis plutôt du côté de l'œuvre d'art ou de l'objet de design dans un intérieur que du côté du musée. Le musée a un rôle important, je ne suis pas en train de défendre la position contraire, mais ce qui m'intéresse au titre de com-missaire, de designer ou de conseil - quand je bosse chez Hermès pour les vitrines par exemple - c'est ce que je fabrique. Le fait de faire se rencontrer l'univers de l'art contemporain avec l'univers de la mode, de la broderie. De faire en sorte que tout un tas d'éléments se rencontrent et convergent. Ce que j'adore faire, c'est fabriquer des univers. Et c'est ce qu'on fait avec Joël il me semble.

Note Mathieu Buard et Joël Riff collaborent ensemble à des expositions depuis 2010.

Oui, et puis vous êtes dans la négation du white cube. Les dernières

éditions de votre cycle d’exposition « Outre » ont toutes eu lieu

chez quelqu’un.

Oui absolument, mais ce n'est pas la négation du white cube, on prend acte que ça existe mais ça ne nous intéresse pas. Je n'ai rien contre une exposition dans un white cube, d'ailleurs ça nous amuserait d'en faire une, jeane sais pas comment on s'en sortirait… Mais ce qui nous intéresse davantage c'est le fait de parler d'habitacle pour une exposi-tion, j'aime bien les habitacles spécifiques avec des aspérités fortes. Et effectivement, ça peut avoir un côté déco mais que j'assume pleinement car c'est une forme d'association tout aussi complexe que dans un white cube et qui comporte un discours sur l'espace qui prend en charge les œuvres. Pourquoi celui-ci serait-il exclusivement blanc et vide ? On peut douter de cette affirmation qui n'est d'ailleurs jamais totalement vraie. Il y a toujours des aspérités, il y a toujours des trous, il y a toujours des manquements.

Ou encore des prises électriques.

Oui, il y a toujours des prises électriques, il y a toujours des cimaises horribles. Je pense que le white cube oblige à une forme idéologique très rude et je préfère m'intéresser aux aspérités dans ce qu'elles ont de fictionnelles et de potentielles. Il n'y a pas d'idéologie fixe dans un lieu parce que chaque lieu est différent et il ne répond pas au même type de protocole d'installation. Dans le fond, le musée ou la galerie n'ont pas la même utilité. L'un a une utilité patrimoniale, autre commerciale, et ce sont des protocoles très idéologiques qui appartiennent à un moment particulier. Ça m'intéresse moyennement ces protocoles là. Et effec-tivement, le décoratif moi ça me va très bien. Parce que la posture du décorateur au début du XXème, c'est celle du type qui assemble des œuvres et du design dans de l'architecture et prend donc en considération tous les éléments.

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